Abdou
Elinkine Diatta critique la démarche de la Plateforme des femmes pour la paix
en Casamance. Le porte-parole du Mouvement des forces démocratiques de la
Casamance (MFDC) estime que la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance
doit être impartiale pour arriver à une paix définitive dans la région sud du Sénégal.
« La Plateforme des femmes
parle d’agression des femmes. Nous respectons. Oui, nous disons qu’elle a le
droit de le dire. Mais nous aussi, nous disons que les populations de la
Casamance plus particulièrement les membres du MFDC, hommes, femmes et enfants
ont été agressés d’abord le jour du 26 décembre 1982 (Ndlr : début du
conflit armé dans le sud du Sénégal). Après il y a eu beaucoup d’arrestations
arbitraires, beaucoup de disparitions inexpliquées. Dans le débat on a parlé du
rôle des femmes. Abbé Diamacoune (Ndlr : Abbé Augustin Diamacoune Senghor
décédé le 13 janvier 2007 et enterré le 20 du même mois, au cimetière des
prêtres de Brin, non loin de Ziguinchor) disait que la femme, en milieu
traditionnel casamançais jouait le rôle de la Croix rouge, exact. Maintenant le
rapport qu’il faut faire, s’il y a un regroupement soit disant Plateforme des
femmes qui veut se baser sur ces valeurs traditionnelles, la question reste à
poser. Est-ce que cette structure (la Plateforme) se base franchement sur les
anciennes données de ces femmes traditionnelles casamançaises qui jouaient le
rôle de la Croix rouge ».
« C’est pour dire qu’un jour un combattant a
été tué et exposé au rond point d’Oussouye. Qu’est ce que la Plateforme a fait
pour jouer le franc jeu. Aucune revendication de la Plateforme, pas de marche
pour la Plateforme. Il faut souvent constater quand des sénégalais sont
atteints la Plateforme joue maintenant le rôle de la femme », a
expliqué, Abdou Elinkine Diatta, porte-parole du MFDC.
Le
porte-parole du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC)
s’exprimait ce samedi sur les ondes de Radio Sénégal International (RSI), dans
l’émission Questions d’actualité.
Répondant
à la question de savoir pourquoi le conflit a-t-il tant duré, le porte-parole
dira « Je commence par rectifier,
lever une équivoque. Chez nous, au niveau du MFDC on ne parle pas de conflit.
On parle plutôt d’une agression sénégalaise. Parce que le 26 décembre 1982 (Ndlr :
début du conflit armé dans le sud du Sénégal),
tous les manifestants qui étaient partis de Mangocouro, hommes et femmes ne
portaient des armes et ont été attaqués par les forces de l’ordre du Sénégal.
C’est pourquoi pour circonscrire le conflit, nous disons que le problème de la
Casamance est une agression sénégalaise et reste vraiment une expression saine ».
M.
Diatta dira que le concept de bois sacré « est vraiment à banaliser. Je crois que ce concept nouveau de bois sacré
a été une instrumentalisation de certains responsables religieux et les
sénégalais. En réalité, il y a des femmes des bois sacrés qui ne se trouvent
pas dans ces structures là et qui, quelque part agissent. Par exemple, quand il
s’agissait de libérer les 6 détenus dans le maquis, les démineurs, ce sont des
femmes du MFDC où il y avait des femmes prêtresses qui sont allées libérer ces
6 personnes devant la Plateforme. Et quand elles les ont amené et les
combattants ont été clairs. Il fallait les libérer au siège du MFDC. La fameuse
Plateforme a régné de par son absence. Est-ce qu’elle a véritablement joué le
rôle de la Croix rouge ».
« Si nous prenons la constitution diola (Ndlr :
diola une des ethnies dans le sud du pays),
la femme n’assiste pas aux décisions de prise de guerre. C’est ce qui explique
quand il y avait les rencontres de Diabir il y avait aucune femme qui était
permise. Il est vrai que la femme parfois prend part du coté du mari mais ne
perd jamais de vue. C’est elle qui crée les progénitures. C’est pour cela quand
des vies sont décimées des femmes pouvaient s’interposer pour dire arrêter de
détruire nos progénitures. Donc, dire qu’il y a des gens qui ont pris des serments,
c’est faux. Il n’y a jamais eu de serment de guerre », précise, le
porte-parole du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
Selon
Abdou Elinkine Diatta « Quand ce
mouvement a éclaté à cette époque, personne ne pouvait chuchoter de son
appartenance au MFDC, sinon vous êtes voué à la guillotine. Les gens quittaient
les villages pour arriver au maquis. Moi, par exemple, quand je partais au
maquis la première fois, même mon père n’était pas au courant. C’est comme ça,
donc où est ce que les serments là ont été pris. Ça c’est tout simplement une
philosophie pour vivre du conflit ».
Auparavant
le porte-parole du MFDC a fustigé l’absence des autorités lors d’un match de
Football organisé à l’occasion de l’anniversaire de Abbé Augustin Diamacoune
Senghor décédé le 13 janvier 2007. « Ironie
du sort, à l’occasion de l’anniversaire de Abbé Augustin Diamaoune Senghor la
jeunesse de Ziguinchor nous a demandé
qu’on se retrouve autour d’une équipe, une sélection MFDC-Etat pour jouer
contre la jeunesse. Les autorités ont promis et le moment venu elles n’ont pas
pris part. Qu’est ce que ça veut dire. Parce que pour les jeunes, l’idée était de se retrouver
autour d’une équipe pour jouer d’abord. Ce serait vraiment la plus grande
promesse qu’on aurait donné à la jeunesse de Casamance. Mais pourquoi l’Etat
n’a pas répondu. Abbé disait que si c’est un courage de faire la guerre, il est
encore plus courageux de faire la paix », a rappelé, Abdou Elinkine
Diatta, avant de dire que « Nous
avons marché dans les artères de
Ziguinchor avec ce slogan fort pour leur dire que nous sommes plus que jamais
déterminé à aller autour d’une table des négociations et à parler de la paix
des braves ».
Interrogé
sur les nombreuses branches au sein du Mouvement des forces démocratiques de la
Casamance (MFDC), le porte-parole du MFDC a déclaré à qui veut l’entendre que « Mais on est entrain de faire la paix
entre nous rebelles. Est-ce que les sénégalais font la paix entre eux, nos
adversaires qu’on doit rencontrer. Il y a combien de divergences dans vos
partis politiques. Cela n’empêche pas qu’ils aient des acquis. Est-ce que les
sénégalais font la paix entre eux. Quand ils disent que nous sommes divisés,
ils sont dix mille fois plus divisés que
nous ».
Au
cours de l’émission, Seynabou Maal Cissé, responsable de la commission dialogue
de la Plateforme pour la paix en Casamance a soutenu que « Je ne répondrai pas aux provocations de
Abdou que nous avons déjà rencontré en tant que Plateforme. Nous avons
rencontré Abdou Elinkine et ses hommes et femmes pour clarifier un certain
nombre de chose. La Plateforme continue effectivement de jouer son rôle. Nous
sommes des donneuses de vie et que dans la Casamance si la vie que nous
contribuons à donner est en danger, les femmes se lèvent. C’est là où nous
tirons toutes nos forces. C’est dans ce cadre que s’est tenu le symposium sur
le rôle de la femme pour la paix en Casamance ».
« Nous avons l’impression qu’on nous entend
parce que nous avons rencontré certaines parties du Mouvement. On n’a pas eu
d’abord l’occasion de rencontrer Saliou Sadio. Peut être c’est la seule aile
armée que nous n’avons pas encore rencontré dans le maquis. C’est pour leur
donner notre point de vue, de ce que nous voulons faire. On les a complètement
trouvés ouverts et ils sont dans de bonnes dispositions pour aller à la paix.
On a parlé de l’éclatement du Mouvement en plusieurs factions. Ils nous ont
expliqué. Ils sont aidés par d’autres organisations pour se rencontrer.
Aujourd’hui ils sont divisés. Il y a l’aile politique qui est relativement
divisée. Il y a l’aile intérieure et l’aile extérieure. Il y a des efforts
sérieux à faire pour qu’elles soient ensemble », a ajouté, Mme Maal
Cissé.
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