
‘’ On apprend le métier entre les mains de professionnels aguerris qui vous attendent, vous encadrent au plan professionnel et humain et qui vous mettent dans de bonnes conditions de travail’’, poursuit-il.
Abdou Latif Coulibaly s’exprimait en marche d’une conférence tenue, mardi 14 juin dernier, à la case foyer du Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI). Une conférence organisée par l’Amicale des étudiants dans le cadre de leurs activités et qui avait pour thème : Le cadre législatif et réglementaire de la profession du journaliste.
‘’Mais l’apprentissage se fait doublement. D’abord ce qu’il vous dit et ensuite ce qu’il fait lui-même, ce qu’il écrit. Vous n’écrivez plus d’articles, vous ne produisez plus de reportages. Les jeunes n’apprennent de vous que ce que vous les dites. Mais vous ne le pratiquez pas, ils ne le voient pas. Donc la formation que l’on reçoit dans l’organe de presse est une formation bancale’’, a dit, le journaliste-écrivain, auteur de : La République Abîmée, Lettre à Abdoulaye Wade Yinghou.
‘’Vous entrez parfois dans un organe de presse les trois premiers responsables, le directeur de publication, le directeur de la rédaction et le rédacteur en chef, ensembles cumulés n’ont pas 15 ans de métier. Ce n’est pas acceptable’’, déplore, Abdou Latif Coulibaly.
‘’ Il faut réorganiser les rédactions. Il faut que les rédactions travaillent autrement. Il faut que les gens qui ont l’expérience non seulement encadrent les jeunes mais également fassent des papiers, des reportages et des enquêtes et que les jeunes les lisent’’, plaide-t-il avant de préciser que ’’On dirait qu’ils (Ndlr : les responsables de rédaction) n’ont plus de temps. Malheureusement ils n’ont plus le temps et ça la formation des jeunes s’en ressent’’.
‘’Moi, combien de fois à l’époque quand je lisais les articles de reportage de Djib Diédhiou au Soleil (Ndlr : Actuellement professeur de presse écrite au CESTI). C’était extraordinaire. A l’époque il avait plus de 40 ans, et ceux qui ont plus de 40 ans dans nos rédactions aujourd’hui ne font plus d’articles’’, a indiqué, M. Coulibaly, par ailleurs, Directeur de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Information et de la Communication (ISSIC).
‘’Je me souviens. J’étais à mon début de profession j’ai vu Djib Diédhiou faire un reportage sur l’incendie qui y avait à Fass. Mais le reportage que j’ai vu et qui m’a le plus impressionné dans ma vie c’est Djib Diédhiou qui la fait. Aujourd’hui combien d’articles de journalistes qui ont 15 ans de métier vous pouvez lire? Il y en a pratiquement plus’’, souligne-t-il.
Auparavant M. Coulibaly a précisé que ‘’Il y a des gens qui pensent effectivement qu’il y a un problème de formation (Ndlr : formation des jeunes journalistes) je suis d’accord avec eux qu’il faut davantage mettre l’accent sur la formation des journalistes. Mais attention, il ne faudrait pas réduire la problématique de la formation à la formation initiale de base dans les écoles de formation’’.
‘’C’est certes cette formations-là est importante mais une école on y apprend juste les possibilités d’entrer dans une profession. Après quand on a un diplôme on va dans une entreprise de presse pour apprendre le métier’’, conclut-il.
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