
‘’C’est-à-dire des cadres politiques qui peuvent influer dans la prise des grandes décisions au sommet de l’Etat. Cela est lié justement à cette faible scolarisation que connait la région’’, a-t-il poursuivi.
Mouhamadou Moustapha Sow, journaliste-chercheur, animait, vendredi, à Dakar, une conférence publique organisée par l’Association des élèves et étudiants pour la promotion de Kolda (ASSEPROK), sur le thème: « l’étudiant et son terroir », tenue au Cyber Sinkou du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
‘’Il y a une sorte d’interaction entre l’étudiant et son terroir. En plus des préoccupations tout à fait académiques que tout étudiant doit avoir, à savoir travailler à l’Université, avoir de bons résultats, il faudrait que les étudiants s’investissent davantage pour accompagner le développement de leur terroir’’, souligne, M. Sow.
‘’Aujourd’hui, au Sénégal il y a un cadre réglementaire qui nous permet à tout un chacun conformément aux textes de s’investir dans le développement de son terroir à travers la loi sur la décentralisation promulguée depuis 1996. Dans les différentes compétences qui ont été affecté aux collectivités locales, les étudiants ont des champs d’intervention’’, déclare-t-il.
‘’Je vous demande de s’approprier de cette loi, de la vulgariser davantage auprès des responsables des collectivités locales. D’autant plus que ces responsables dans la région de Kolda sont la plupart des analphabètes. Ils n’ont pas un niveau de scolarisation assez avancé. C’est pour cela en tant qu’étudiants, vous pouvez s’organiser davantage pour justement accompagner les populations à la base pour participer au développement de votre terroir’’, plaide le conférencier.
Auparavant, Mouhamadou Moustapha Sow, journaliste-chercheur a déclaré que ‘’Aujourd’hui on voit au niveau de l’Université un ensemble d’amicales de ressortissants, des associations qui se forment autour de l’identité ethnique, religieuse et géographique, cela traduit l’échec du mouvement syndical estudiantin. Si non on peut avoir de grands cadres estudiantins qui peuvent prendre en charge les préoccupations des étudiants’’.
‘’Je recommande fortement à tous les étudiants originaires de la région de Kolda, qui se trouvent à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), de Bambéye, Saint-Loius, Ziguinchor et Thiès, de vous rassembler et former un véritable cadre qui doit impliquer au delà des étudiants, tous les autres acteurs de développement originaires de Kolda. Vous devez créer un site qui vous permettra d’échanger et de renforcer vos liens’’, dit-il.
‘’Je vous encourage et vous demande de persévérer sur le plan pédagogique, il faut que vous soyez toujours les meilleurs. Je vous demande également de vous impliquer sur le plan syndical et politique pour que nous puissions quand même regorger pas mal de cadres koldois encagés pour le développement de la région de Kolda’’, a souligné, Boubacar Diallo, chef de service administratif et financier de l’hôpital Fann, parrain de l’ASSEPROK.
‘’Ce thème que vous avez choisi est un thème d’actualité et cela vous permettra de maitriser votre terroir avec ses difficultés, en terme déficit de cadres et d’encagements de cadres. Vous devez vous encager davantage sur le plan politique et citoyen pour le développement de Kolda. C’est à nous de développer Kolda, personne d’autre ne le fera à notre place’’, précise le parrain.
‘’Je lance un appel à l’ensemble des cadres koldois qui sont ici à Dakar, à Saint-Louis, de l’ensemble des régions du Sénégal, mais également de la diaspora de mettre la main à la patte pour aider nos jeunes frères de Kolda. Les étudiants disent que seuls les étudiants koldois n’ont pas un logement, un immeuble, c’est l’occasion pour moi de lancer un appel à l’ensemble des autorités politiques, administratives de Kolda pour que les gens puissent s’investir davantage pour aider nos jeunes frères et sœurs, car les conditions ne sont pas faciles à Dakar’’, conclut-il.
Pour sa part, le président de l’ASSEPROK, Mamadou Dicko Mballo, souligne que ‘’Le choix du thème se justifie par le souci de voir avec les autorités les maux qui gangrènent aujourd’hui la région de Kolda. Nous sommes laissés en rade, nous n’avons même pas d’immeuble. En quittant à 700 km, ce n’est pas évident de trouver un parent à Dakar ou si tu trouves il est très loin de l’Université’’.
‘’Cela n’arrange pas l’étudiant qui doit toujours se lever à 4 heures pour trouver une place dans les amphithéâtres. On appelle aux autorités koldoises à la concertation et au dialogue et à la limite de leur possibilité d’octroyer un immeuble aux étudiants koldois qui souffrent des nombreux déplacements’’, a-t-il déclaré.
‘’Nous réclamons de ces autorités un soutien moral et d’assistance d’abord, avant de parler de soutien matériel et financier. On exige de nos autorités qu’ils soient joignables. Il y a un problème pour les avoir au téléphone. Le choix du parrain n’est pas un hasard, il est fruit de cette Université, il connait les réalités de l’UCAD et les problèmes des étudiants. On a plus besoin de choisir des parrains qui ne connaissent même pas les problèmes de l’Université et qui n’assistent pas à nos manifestations culturelles’’, conclut, Mamadou Dicko Mballo.
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